COVID AU PRÉ,L’UNE DES PLUS FORTES SURMORTALITÉ DE SEINE-SAINT-DENIS
Densification + Pollution Carence d’espaces arborés = co-facteurs de morbidité
Face à l’urgence sanitaire,une forêt urbaine sansconstruction sur Bussoest un impératif de préventionet de santé publique pour les habitants, surtout les plus démunis.
Vous ou votre entourage avez eu récemmentune maladie telle que : asthme, AVC, bronchiolite, cancer… Contactez-nous sur temoinsante[@]lepreentransition.fr
LE PRÉ, LA VILLE LA MOINS DOTÉE EN ESPACES VERTS AU MONDE ?
Pré St Gervais : 0,48 m2/hab Pantin : 4 m2/hab Tokyo : 4 m2/hab Paris : 6 m2/hab Rome : 166 m2/hab
Pour notre santé, l’OMS recommandeun minimum de 12 m2 d’espaces vertspar habitant. Avec notre 0,48 m2 au Pré,nous sommes très loin du compteet nous n’avons pas le choix : la forêt urbaine sur Busso doit être intégrale.C’est une urgence sanitaire.Surtout pour les plus modestes.
Voici la lettre que l’association le Pré en Transition a envoyée à Laurent Baron, maire du Pré Saint-Gervais à propos de la friche Busso.
Le Pré Saint-Gervais, le 6 mai 2020 Monsieur le Maire, Le 5 février dernier, notre association vous a adressé un recours gracieux en vue d’annuler la décision de révision du PLU du 9 décembre 2019. Avant de re-bétonner, de tout densifier et de commettre l’irréversible, nous vous demandions d’évaluer, d’expliquer et de convaincre sur la base d’une argumentation solide, où se situe vraiment l’intérêt général pour le Pré St Gervais, une ville à la fois sur-densifiée, carencée en espaces verts et surexposée à la pollution due aux microparticules. Nous vous demandions aussi de reconsidérer la révision du PLU pour permettre des discussions de propositions alternatives avec, notamment, la requalification de l’OAP Busso pour une forêt urbaine intégrale au bénéfice du cadre de vie, de la santé de tous et de la nature en ville : « … c’est un projet pour la biodiversité, un projet de microclimat qui rend la ville plus apte à s’autogérer face au changement climatique, c’est un projet d’imagination parce qu’il change notre perception de ce que peut être une ville… » Rob Hopkins le 21 septembre 2019 lors de la fête anniversaire du Pré en Transition Notre recours gracieux est resté sans réponse. Que nous vaut ce silence, déni ou mépris ? Avec plus de 3 000 signatures pour notre pétition Un poumon pour nos poumons, nous espérons qu’il s’agit moins de mépris que de déni. Cette non-réponse est d’autant plus surprenante chez un homme que la communication institutionnelle présente comme un magistrat jeune, actif, aimable et proche de ses électeurs. Mais il ne suffit pas de communiquer pour dialoguer. Un dialogue véritable invite à un examen croisé des différents points de vue dans le respect de chacun. Monsieur le Maire, quand des citoyens se mobilisent dans le respect des personnes et des règles démocratiques, ne pensez-vous pas qu’ils sont en droit d’attendre un minimum de considération avec des réponses écrites, étayées et engageantes qui puissent les rassurer sur la pertinence des choix opérés par celui qui les représente ? A fortiori quand ces orientations ont un impact sur la vie et la santé de ses administré·e·s à court, moyen et très long terme. L’origine de la pandémie du coronavirus qui nous affecte tous, rappelle durement que les vies humaines sont liées à l’ensemble du vivant sur la planète et oblige à reconsidérer la place que nous lui accordons dans l’organisation de la cité : « …l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel… » In Décision du 29 janvier 2020. Conseil Constitutionnel. Plusieurs études scientifiques ont montré que l’exposition chronique aux particules fines était un facteur aggravant des effets du coronavirus. Aux victimes de la pollution s’ajoutent donc celles du Covid 19. Ces raisons, Monsieur le Maire, confortent plus que jamais notre mobilisation pour une forêt urbaine sur Busso et toute forme d’action visant à une résilience locale. Aussi, tenions-nous à vous informer solennellement devoir exercer notre recours auprès du Tribunal administratif. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de nos respectueuses salutations.
LA COLLÉGIALE
NB Parce que notre vision de l’avenir est résolument optimiste, nous partageons avec vous l’exemple d’expériences réussies de résilience locale, à la campagne ou en ville, ici ou ailleurs dans plus de 2 000 Villes et Territoires en Transition dans le monde et bien sûr… la conférence intégrale de Rob Hopkins tenue au Pré St Gervais.
41°C l’été 2019, 55°C dans trente ans… Les particules fines causent 6 600 morts prématurées chaque année à Paris et villes avoisinantes !
ON FAIT COMMENT SANS ESPACES VERTS AU PRÉ SAINT-GERVAIS ?
Une forêt urbaine a la capacité de réduire de -1° à -2° la température ambiante et de réduire de 50 % la pollution atmosphérique sur un rayon de 300 m. La quasi-totalité des habitants pourra en bénéficier. Alors, on fait quoi ?
Pourquoi notre mobilisation pour une vraie forêt intégrale sur Busso est juste ?
« Plusieurs milliers de personnes meurent chaque année dans la région Ile de France du fait de la piètre qualité de l’air. Je n’aurai pas le cynismede faire une règle de trois pour estimer le nombre de personnes qui meurent pour cette raison au Pré Saint-Gervais »
(Rapport commissaire enquêteur, Plan Local d’Urbanisme, oct 2019, p 33/54),
Le commissaire enquêteur n’a pas mâché ses mots pour alerter le Maire sur la situation atmosphérique du Pré St Gervais.
La pollution aux particules fines dans l’air, à l’origine de graves maladies et de décès, peut être réduite de 50 % grâce aux arbres. Notre revendication pour une vraie forêt urbaine sur Busso n’est pas une fixation mais une réponse à cette urgence sanitaire. Elle est aussi écologique et sociale car ce sont les plus démunis qui en sont toujours les premières victimes.
Implanter une forêt nécessite une surface minimum de 5 000 m2, en dessous, cela s’appelle au mieux… un square (A Césaire ou S Allende). Busso et ses 5 000 m2 est le dernier espace de cette taille disponible. Il n’y en aura pas d’autre. Situé en cœur de ville, ses bienfaits profiteront aux 18.000 habitants, sans distinction. Au présent et sur plusieurs générations après nous. Le Maire (et deux ou trois adjoints) a fait le choix de la marchandisation de cet espace public et d’une densification toujours plus forte de notre ville, aux dépens de la santé de ses habitants et au bénéfice de l’aménageur Cogedim et de ses actionnaires.(1)
Sa décision de vendre à un promoteur privé, sans prise en compte de la pétition pour une vraie forêt, repose sur trois « concertations » sur la validité desquelles s’est interrogé le commissaire enquêteur :
« On peut également s’interroger sur l’obligation de concertation préalable. (…) on trouve une assistance de 62 personnes au maximum quand une pétition recueille 3 500 signatures » (p 36/54)
Sans doute le Maire souhaite-t-il marquer de son empreinte son passage dans la ville, mais le dérèglement climatique désormais fait loi : augmentation inexorable des températures d’année en année, multiplication des canicules et aggravation d’une pollution atmosphérique permanente, devenue deuxième cause de mortalité évitable en France.
Depuis les accords de Paris de la COP 21 pour réduire les gaz à effet de serre, ils n’ont fait qu’augmenter. La situation ne fait que s’aggraver !
La raison voudrait donc que dans la troisième ville la plus dense de France et l’une des plus polluées, on cesse de construire. Au point où nous en sommes, avec moins de 2 m2 d’espace vert par habitant, tout espace libéré devrait même être systématiquement sanctuarisé pour re-naturer la ville.
Ouvrez les yeux ! On construit partout, en Seine-St-Denis et au Pré St Gervais où pas moins de huit grands chantiers sont ouverts.
Ces choix de construction s’inscrivent dans une volonté de satisfaire la doctrine de densification des villes définie à l’échelle régionale où les organes de décision (état, régions, communes…) se sont enfermés dans une logique de constructions tout azimut s’appuyant sur des partenariats public/privé pour le plus grand bonheur des bétonneurs, des promoteurs et des aménageurs, à l’encontre de l’intérêt général des habitants. L’habileté de leurs communicants, dosant savamment le social à l’écologie, a tout pour séduire le plus récalcitrant des élus en quête de financements pour aménager ses espaces publics. La magie opère et les empêche de se tourner vers d’autres voies qui pourtant existent.
Face à cette réalité, seule la mobilisation citoyenne porte ses fruits. L’abandon du projet pharaonique d’Europacity sur des terres agricoles de Gonesse, l’arrêt d’une partie de la disparition de la forêt de Romainville en sont la preuve. Les luttes existent partout autour de nous : Montreuil, Paris, Rungis, Athis Mons… La vidéo des mobilisations partout en France gagne à être vue.
Nous avons l’intime conviction que tout n’est pas encore joué, loin de là. Vous avez le pouvoir de faire reculer ce projet, unissons-nous et c’est l’action citoyenne qui l’emportera.
MANIFESTONS Samedi 25 janvier de 11 h à 12 h 30
Amenez vos enfants et vos amis avec slogans, pancartes, tambours et trompettes…
Retrouvons-nous samedi 25 janvier à 11 h rue Gabriel Péri devant Busso. Marchons rue Colette Audry puis rue Danton jusqu’au Marché… Vers 12 h des boissons chaudes seront servies et les débats ouverts !
NOTE [1] dont ABP le fonds de pension qui gère les retraites des fonctionnaires néerlandais et dispose de 239 milliards d’euros
Seeing Community for the Trees: The Links among Contact with Natural Environments, Community Cohesion, and Crime – Netta Weinstein et al. -BioScience (December 01, 2015) 65 (12): 1141-1153
« 55 % de risques en plus de développer un trouble psychiatrique pour les enfants ayant eu très peu de contacts avec des espaces verts ». Ce résumé d’une étude portant sur 900 000 personnes est mentionné par la revue Cerveau & Psycho (No 116, déc 2019). Les résultats de l’étude sont publiés par PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) vol.116 pp. 5188-5193: Pour lire l’intégralité de l’article: https://www.pnas.org/content/116/11/5188
Lettre adressée à Laurent Baron, maire du Pré Saint-Gervais
Le Pré Saint-Gervais, le 17 juin 2019 Monsieur le Maire,
Comme indiqué dans notre dernier courrier, notre association poursuit son action de sensibilisation des habitants du Pré Saint-Gervais avec une pétition pour la création d’un authentique poumon vert sur l’espace Busso.
Elle a rassemblé en quelques jours 1 786 signatures (86% de Gervaisiens), 496 sur le web et 1 290 sur papier avec le nom, le prénom, et l’adresse postale. Relayée par des citoyens.nes qui souhaitent spontanément la faire signer à leur entourage, notre pétition « Un poumon pour nos poumons » devrait dépasser les 3 000 signatures en septembre.
Cet enthousiasme indique d’ores et déjà le besoin des habitants de « mieux respirer » ainsi que leur prise de conscience des menaces du dérèglement climatique pour leur santé et celles de leurs enfants (pollution, canicules…). Ils sont par ailleurs très informés des bénéfices directs et indirects que la plantation d’arbres sous forme de forêt urbaine peut leur apporter.
L’actualité les conforte dans leur détermination à signer et amplifie notre action avec la décision de la Maire de Paris d’investir dans l’implantation de forêts urbaines au plein centre de la capitale.
Soucieux comme vous de permettre l’accès de tous à un logement décent et au loyer modéré, nous pensons qu’il y a d’autres lieux qui permettraient de construire ou de réhabiliter au Pré Saint-Gervais. En revanche, l’espace libéré par les usines Busso est le seul endroit – et la dernière chance – pour créer une forêt urbaine de bonne dimension, avec un authentique poumon vert pour respirer et mieux vivre ensemble au cœur de notre ville.
Cet investissement à long terme échappe aux logiques du marché immobilier et s’impose pour la santé de tous, comme s’est imposée en son temps la construction des écoles qui permit un accès libre et gratuit à l’éducation scolaire de tous, sans distinction sociale ou culturelle.
Résoudre la pénurie de logements (sociaux ou pas) se joue davantage à l’échelle du département, de la région, de la métropole ou… nationale qu’à celle de notre petite commune.
Aussi, nous, adhérentes et adhérents de l’association Le Pré en Transition, forts d’une pétition de près de 1 800 signataires en moins d’un mois, vous demandons, à ce stade, de suspendre le projet immobilier initialement prévu afin d’épargner la municipalité de frais d’études inutiles et coûteux.
Engagés à tenir informés les signataires de l’évolution de la pétition, nous vous saurons gré, Monsieur le Maire, par respect pour eux, de bien vouloir répondre à ce courrier.
La Collégiale Copie aux élus et aux personnes qui nous soutiennent
À Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Monsieur François de Rugy, Ministre de la Transition écologique et solidaire Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé Madame Sabine Rubin, Députée de la 9ème circonscription de Seine-Saint-Denis Madame Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France Monsieur Laurent Baron, Maire du Pré Saint-Gervais
UN POUMON POUR NOS POUMONS
Nous, Gervaisiennes et Gervaisiens, Demandons solennellement à nos représentants de nous entendre et de mobiliser tous les moyens pour répondre à la nécessité et à l’urgence d’un poumon vert au Pré Saint-Gervais pour la santé de ses habitants, en particulier des plus jeunes. La pollution tue 6 600 personnes par an à Paris et sa plus proche banlieue. Deux fois plus que les accidents de la route dans toute la France. « Nous fabriquons des handicapés respiratoires à vie » titre Le Parisien.
Le Pré Saint-Gervais, en bordure du périphérique sur près de la moitié de son périmètre, est l’une des villes de France les plus polluées en particules fines et l’une des plus démunies d’Europe en espaces verts avec moins de 2 m2 par habitant quand l’OMS (1) en préconise au minimum 10 m2 , soit cinq fois plus.
De surcroît, la densité de notre ville, supérieure à celle de Paris avec l’équivalent de 25 000 habitants au km2 , a dépassé les limites du raisonnable.
L’urgence est à la création d’un authentique poumon vert, seule alternative sérieuse et efficace contre les effets mortifères de la pollution dont les plus démunis et leurs enfants sont les premières victimes (asthme, allergies, bronchiolite etc.). Ces derniers, faute de moyens, ne peuvent échapper à l’emprise urbaine bitumée et bétonnée.
Nous, Gervaisiennes et Gervaisiens,
Affirmons donc l’urgence absolue de créer un authentique espace de respiration au Pré Saint-Gervais.
C’est une question de santé publique.
Une forêt urbaine de 4 800 m2 sur l’espace bientôt libéré par les usines Busso, est la dernière chance d’infléchir radicalement le destin de notre ville pour la santé de ses habitants et la reconstitution de sa biodiversité.
Or, cette friche a été acquise par notre municipalité par un emprunt de 9 millions d’Euros auprès de l’EPFIF(2) . Un programme immobilier est prévu pour en assurer le remboursement via un promoteur acquéreur qui pourrait construire et vendre 110 logements dont 33 à un bailleur social.
Pourquoi construire davantage dans une ville hyper densifiée et qui peut s’enorgueillir d’un parc de logements sociaux de 48 %, supérieur à la moyenne du département de Seine Saint Denis ?
Nous, Gervaisiennes et Gervaisiens,
Affirmons que la plantation d’arbres sous forme de forêt urbaine est une solution d’avenir simple et réaliste.
Les arbres réduisent les polluants, comme la poussière, l’ozone, et les métaux lourds, mais aussi le bruit et permettent un effet d’îlot de fraicheur en période de canicule. Leur présence est associée à une meilleure santé physique et mentale de la population, moins de mortalité, moins d’anxiété, de dépression et de stress. Les forêts urbaines favorisent la cohésion sociale et font aussi baisser la violence en ville(3).
Les économies de santé publique générées par la proximité directe d’espaces boisés est estimée à environ 300 € par habitant et par an, soit pour une ville comme le Pré Saint-Gervais, près de 5 millions d’Euros en une seule année !
Par cette pétition, Nous, Gervaisiennes et Gervaisiens,
Demandons à nos représentants d’accorder leur confiance à des citoyens lucides et responsables en donnant à leur commune les moyens de réaliser cette forêt urbaine sur les 4 800 m2 de la friche Busso.
La forêt urbaine est un modèle de résistance simple, économique et réaliste face aux conséquences du dérèglement climatique.
La Collégiale
Copies : Monsieur Stéphane Troussel, Président du Conseil Général – Monsieur Gérard Cosme Président de la Communauté d’Agglomérations Est Ensemble
(1) Organisation Mondiale de la Santé
(2) Établissement Public Foncier de la région Ile de France
(3) Seeing Community for the Trees: The Links among Contact with Natural Environments, Community Cohesion, and Crime – Netta Weinstein et al. -BioScience (December 01, 2015) 65 (12): 1141-1153
Vendredi dernier, notre association a bénéficié de votre sympathique soirée du marché des producteurs locaux, particulièrement réussie, pour sensibiliser les citoyens sur l’impérieuse nécessité de créer une forêt urbaine contre les pics de pollution et de canicule qui affectent de plus en plus nos villes.
À cette occasion, plusieurs de nos adhérents ont été interpellés par des membres de l’équipe municipale apparemment heurtée par notre communication sur ce projet. Le mode d’interpellation de ces élus, leur réaction, la forme de l’échange et sa tonalité les ont vraiment surpris.
La remise en question de la probité de notre association nous a quelque peu troublé. Sachez que la propagation de fausses rumeurs et l’intolérance sous toutes ses formes sont des valeurs qui ne nous concernent pas, encore moins l’intimidation. Le respect de l’autre est l’un des fondamentaux sur lequel repose notre association. Nous avons envoyé un courrier à Monsieur le Maire dans ce sens.
Aussi convient-il de rappeler que nous ne sommes pas vos ennemis, ni vos concurrents et n’avons aucune visée politique. Nous sommes de simples citoyens, des administrés qui prennent une part de leur temps de vie (travail, famille … ), pour participer activement à la vie de la cité et ce à titre bénévole.
Et, nécessité faisant loi, nous sommes résolument déterminés, dans notre modeste mesure et à l’échelle de la citoyenneté municipale, à relever ce défi inédit que la nature nous impose pour faire face aux conséquences mortifères de la pollution quotidienne aux portes de Paris. Cette épée de Damoclès préoccupe nos voisins, nos concitoyens autant que nous. Ils nous en ont fait part lors de nos multiples échanges.
L’entreprise n’est pas facile, nous en sommes conscients. Et les obstacles à lever ne le sont pas moins pour nos représentants municipaux.
Mais les réactions positives des gervaisiens et des gervaisiennes (en particulier les mères de famille très nombreuses vendredi) et leur enthousiasme à vouloir bénéficier d’un poumon capteur de CO2 au Pré pour leurs enfants, nous confortent à poursuivre, quoiqu’il advienne, la sensibilisation des habitants pour l’implantation d’une forêt au Pré.
Ils nous encouragent à continuer, à amplifier et à diversifier nos actions. Le débat sur la nécessité d’une forêt ne fait donc que commencer.
La Municipalité de Paris montre la voie avec une forêt urbaine et citoyenne : 2000 arbres ont été plantés au cœur de Paris en une journée ce 29 mars 2019 !
Le débat sur ce projet sera animé, connaitra ses contradictions, ses désaccords (bref, un débat !) et sera d’autant plus constructif, et nous nous y engageons, qu’il restera dans le respect des règles de l’échange, de la civilité et des missions de chacun.
Veuillez croire, Madame la Maire adjointe, en nos sincères et motivées salutations citoyennes.
LA COLLÉGIALE
PS : Copie envoyée à nos adhérents et aux personnes qui nous ont encouragent
Monsieur le Maire, Avant de vous remettre nos demandes sur le projet Busso (cf. ci-après), il nous importait de lever tout malentendu suite à la dernière concertation en vous précisant qui nous étions et ce qui nous anime. Comme vous, nous sommes très attachés aux valeurs de justice sociale, c’est au fond, ce qui fédère notre association marquée par la diversité des parcours de ses membres, la plupart enfants d’ouvriers, de paysans ou de petite et de classe moyenne. Certains ont connu des passages dans les « cités de transit », les bidonvilles ou les garnis dans les interstices des périphéries urbaines et de grands ensembles dégradés. Pour d’autres, c’est le passage de la campagne vers la ville avec toutes les blessures liées aux frottements des rencontres culturelles : culture de classe, culture avec d’autres venus d’ailleurs pour faire grandir nos territoires. Cette histoire est la force de notre département et de notre ville. C’est aussi celle de notre association. Forts de la riche expérience de leur relation au monde, tous les membres de notre association sont mobilisés dans le même souci du bien commun. Au Pré comme ailleurs. Aussi luttons-nous contre toutes les formes de stigmatisations et de représentations figeant les personnes dans des catégories totalisantes et réductrices qui abîment la qualité des relations humaines. Pour nous, il n’y a au Pré ni bobos, ni prolos, ni étrangers… il n’y a que des personnes porteuses d’une histoire singulière avec qui nous voulons échanger, partager, faire société et vivre tout simplement en préparant, ici et maintenant, dans la joie et la bonne humeur, l’avenir incertain qui s’annonce pour les générations qui nous succèderont. Le fondement des demandes que nous vous adressons dans notre courrier en pièce jointe, est le résultat d’une réflexion collective de toutes ces personnes portées par ces valeurs.
Très cordialement, La Collégiale PS Lettre envoyée en copie aux associations, personnes et représentants intéressés par le projet Cité-Busso
Courrier adressé au Maire
Le Pré Saint-Gervais, le 11 mars 2019.
Monsieur le Maire Lors de la dernière concertation sur l’avenir de l’espace Busso, l’association le Pré en Transition s’est mobilisée pour livrer au débat sa vision pour une Cité-Forêt. Sachez, que nous savons gré la Municipalité d’avoir préempté puis acquis cette parcelle afin de la protéger des pressions toujours plus fortes des promoteurs immobiliers. Nous saluons ce choix à sa juste valeur. Nous sommes surpris d’apprendre dans le dernier numéro de Prévoir que « le cahier des charges sera transmis à la fin du mois de mars aux opérateurs-trices et architectes qui répondent au concours » alors que cette date était annoncée en juin lors de la concertation du 12 février. Ce délai est trop court. L’importance du projet Busso est telle que la préparation de son cahier des charges nécessite et mérite d’avantage de temps de réflexion commune pour étudier toutes les solutions alternatives et trouver les solutions durables, innovantes et ambitieuses dont la Municipalité et les habitants pourront être fiers dans les années et décennies à venir. Toujours dans Prévoir, permettez-nous, Monsieur le Maire, de vous signaler deux contradictions lues dans l’article « Busso : Retour sur la seconde réunion publique ». On y lit : « Si la question environnementale est primordiale pour la municipalité, elle doit faire face à une autre urgence, sociale cette fois : il y a actuellement près de 1 500 dossiers de demandeurs.euses de logements à loyers modérés au Pré St Gervais ». Les contradictions : 1. elle hiérarchise justice sociale et justice environnementale 2. avec 30 % de logements sociaux sur 110 prévus, la municipalité ne répondrait qu’à 2,2 % des demandes qui lui sont faites. Les 77 autres logements resteront donc soumis au marché immobilier privé ! Hors son aspect de rentabilité économique, le projet de la ville ne prend pas suffisamment la mesure des enjeux de santé publique, d’inégalités sociales et environnementales intrinsèquement liées. Celles-ci, dépendent certes moins de la municipalité que du modèle économique productiviste, principale cause des inégalités et des conséquences du dérèglement climatique menaçant pour la première fois de leur histoire la vie des hommes sur terre. Les pics de température et de pollution aux particules fines de ces dernières semaines confirment l’urgence sanitaire et nous renvoient à notre responsabilité de repenser la vie et son avenir en ville. Même si, plus que d’autres dans le département, notre municipalité peut s’honorer d’un parc de logements sociaux supérieurs à la moyenne (+ 44 %), les loyers des derniers programmes PLS restent de toute façon inaccessibles aux plus démunis. Ce sont eux, vous le savez, qui sont les premiers touchés par la pollution et les problèmes de santé qui y sont liés (asthme, allergies, bronchiolite etc.). Sans capacité financière ils ne peuvent échapper à l’emprise urbaine bitumée et bétonnée et vivent souvent à l’étroit avec des enfants et des adolescents à faire grandir. La municipalité ne peut faire l’économie d’une réflexion tenant compte des besoins vitaux de tous ses habitants, à court et à long terme. La Cité-Forêt a vocation à y répondre, en prenant évidemment en compte sa faisabilité économique. La sanctuarisation de terres à l’origine du parc Georges Valbon, a été un exemple inspirant pour notre projet. Incontestable réussite, cette décision politique volontariste et ambitieuse a permis à des générations d’ouvriers et de populations très modestes de La Courneuve, Stains, St Denis… de changer d’air et de vivre des moments de détente et de vacances en famille rien qu’en traversant la rue. Visionnaires il y a 50 ans, ils l’ont décidé et ils ont réussi. Pourquoi pas nous aujourd’hui ? Comme vous le notez dans l’édito de la bien nommée revue Prévoir « La transition écologique (…) est d’abord une vision politique ». Les graves mutations climatologiques ont commencé. L’espace libéré par les usines Busso est la dernière chance pour tous les habitants du Pré de transformer radicalement leur ville, l’une des plus denses et les moins végétalisées en Europe. Ainsi, Monsieur le Maire, la Cité-Forêt, n’est pas une utopie, mais la seule réponse réaliste. Toutes les études scientifiques le confirment, justice sociale et justice écologique vont de pair. Insuffisamment débattus ni approfondis, ces sujets risquent de ne pas être pris à leur juste mesure dans le cahier des charges remis aux candidats. Aussi, Monsieur le Maire, nous vous sollicitons solennellement pour vous demander : 1. Le report de la date de transmission du cahier des charges 2. L’organisation d’une réunion publique ouverte au débat précédée d’une communication aux habitants du projet de cahier des charges du concours pour la parcelle Busso 3. La reprise de la rédaction du cahier des charges prenant en compte la faisabilité des divers scénarios imaginés par les habitants lors des concertations 4. L’inscription dans la prochaine version du PLU de la majorité du terrain Busso en tant qu’espace public végétalisé en pleine terre 5. L’étude de pistes de financement alternatif : subventions (Idf,EU …), prêts publics à très long terme, crédit carbone, mécénat, etc. voire une participation financière de la ville. Nous vous remercions du temps et de l’attention accordée à la lecture de nos demandes pour lesquelles nous attendons une réponse, et vous prions de croire, Monsieur le Maire, en nos respectueuses salutations citoyennes.
La Collégiale
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIQUE
NOTE
Au-delà de l’aspect purement esthétique, la présence d’arbres en ville remplit
bien d’autres fonctions :
Lutte
contre le réchauffement climatique : les arbres en ville sont des puits de carbone, c’est-à-dire un
réservoir de CO2, un gaz capté dans notre atmosphère et qui est à l’origine de
l’effet de serre. Ainsi piégé dans les végétaux, la diminution du taux de CO2
dans l’air influence le micro climat urbain.
Fixation
des particules fines : les
arbres sont en capacité d’absorber une partie des gaz polluants et particules
en suspension provenant notamment des pots d’échappement des véhicules,
composants particulièrement nocifs pour la santé des habitants des villes.
Les arbres sont un garde-manger
et un gîte naturelpour de nombreuses espèces
(oiseaux, insectes, rongeurs) qui ont pour beaucoup d’entre elles désertées les
grandes villes et qui peinent à repeupler nos rues.
Rôle de climatiseur en diminuant l’été la formation
d’îlots de chaleurs urbains et en jouant le rôle de paravent contre les vents
froids en hiver. A ce propos, une équipe scientifique canadienne de Vancouver a
publié en 2017 une étude venant appuyer ces affirmations et
dans laquelle les chercheurs aboutissent à la conclusion suivante : les arbres
peuvent diminuer de 15% les dépenses d’énergie liées à la climatisation en été
et de 10% les dépenses d’énergie liées au chauffage l’hiver.
Enfin,
et non des moindre, la science à mis en évidence ces dernières années que la
présence d’espaces verts en ville est un facteur de baisse du taux de criminalité.
Le Dr. Netta Weinstein, chercheuse anglaise, met clairement en évidence
l’incidence positive de la nature en ville sur la cohésion sociale et le
bien-être des habitants et estime à 4% la réduction de la criminalité dans les
villes où parcs et jardins sont aménagés
Le Pré-Saint-Gervais en Transition.
Nous sommes une Association gervaisienne liée au Mouvement des Villes et Territoires en Transition répondant au défi du dérèglement climatique dans un contexte de dépendance aux énergies fossiles.
Membre du Réseau Transition France
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