M’inscrire dans une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) pour manger de bons légumes locaux et de saison et soutenir une agriculture durable.
Me déplacer en vélo pour tous mes courts trajets.
Emettre moins de gaz à effet de serre (GES) en déposant mes déchets aux composteurs collectifs.
Donner du sens à mes échanges en utilisant la monnaie locale La Pêche.
Nous sommes ravis de vous présenter notre nouveau film ‘8 jours @ COP21’. Il saisit ces jours de décembre dernier pendant lesquels les négociations climatiques ont eu lieu à Paris, et les expériences de certains des Transitionneurs qui étaient présents. Grâce à notre équipe de choc de traducteurs bénévoles du groupe de Transitionneurs parisiens, nous avons la possibilité de vous proposer le film avec les sous-titres à la fois en anglais et en français (pour cela, il vous suffit de cliquer sur “Settings”, puis “subtitles/CC” et ensuite vous pouvez choisir la langue que vous souhaitez). Nous espérons sincèrement que vous allez l’apprécier.
8 jours @ COP21′ est le travail du réalisateur Emilio Mula, qui a consacré énormément de temps à faire ce beau film. Nous souhaitons utiliser ce film pour tester une nouvelle manière de permettre à des réalisateurs comme Emilio de continuer à faire de merveilleux films sur la Transition. Donc nous voudrions vous inviter à faire un don après l’avoir vu : donnez ce que vous pensez qu’il vaut pour vous.
Vous pouvez faire un don en cliquant ici, avec nos remerciements par avance de votre aide pour rendre ce film possible !
Nous reproduisons ci-après le document in extenso remis à l’équipe municipale lors d’une première réunion le 17 septembre 2015.
Etaient présents à cette réunion
Pour la Mairie :
– Gérard Cosme, Maire du Pré-Saint-Gervais
– Anna Angeli 5e adjointe au Maire. Projet éducatif, Parentalité – Développement durable – Numérique – Politique de la Ville
– Nicola Tirot, directeur de cabinet du Maire
Pour l’Association le Pré en Transition :
– Christophe Antiphon
– Marie-Georges Guerineau
– Sophia Lamri
– Olivier Nouvian
Bilan après 1 an d’existence. Participation à de nombreux événements au Pré (soupe Transition, vide-grenier, fête de la Transition et “la rue est a nous”). Dialogues avec habitant.e.s aux profils très variés. Accueil très positif des Gervaisien.ne.s. Constat : fin du déni concernant le réchauffement climatique (épisodes et pics de pollution, de canicules…). Les habitant.e.s s’engagent concrètement (2 AMAP au Pré, gestion du jardin partagé et du compost par le Pouce vert, la Chenille réseau d’échange local, un ReparCafé qui s’organise…).
>> La Transition est en marche au Pré !
CHANGEMENT CLIMATIQUE : épisodes caniculaires, dégradation des ressources en eau, inondations et mouvements de terrain, pollution.
PIC PÉTROLIER : dépendance aux énergies fossiles.
>> Urgence à agir face à une perspective d’”effondrement”. Un changement de paradigme est inévitable.
Nécessaire mobilisation des acteurs locaux (municipalité, associations…) face au réchauffement climatique et au pic pétrolier. Changement de paradigme, un engagement par des actions concrètes. En cohérence avec le programme de l’Agenda 21 et le Plan Climat Energie Territorial (PCET). L’Association peut jouer un rôle de “facilitateur”.
Enjeux : Le secteur du transport premier poste d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) sur le territoire (Est-Ensemble). Lutter contre la pollution et le stress (nuisances sonores, embouteillage). Favoriser les déplacements doux pour une ville plus agréable à vivre. Action n°14 de l’Agenda 21.
Passer la “place Danton” et la rue André Joineau en zone de rencontre (20 km/h).
Priorité à donner aux rues avec écoles et rues commerçantes pour installer les limitations de vitesse.
Rendre aux piétons temporairement des rues (avec installation de bancs et tables, animations, jeux).
Toute la ville avec vitesse limitée à 30 km/h. Communiquer sur les bienfaits d’une vitesse réduite (pollution/économies/sécurité). Sensibiliser : qualité de l’air sur panneaux lumineux.
Le vélo comme levier essentiel pour diminuer la place de la voiture. Mettre en place un “plan vélo” : parkings collectifs sécurisés, aide à l’achat de vélo électrique, campagne de marquage antivol.
Ateliers participatifs de réparation de vélos.
action #2 : Énergie.
Enjeux : pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique recourir à des énergies renouvelables (qui émettent moins de Gaz à Effet de Serre) et accompagner cette démarche d’un plan d’économie d’énergies.
Passage progressif pour les bâtiments de la ville à un fournisseur d’électricité à base d’énergies 100% renouvelables (Enercoop).
Un plan d’économie d’énergie pour compenser l’augmentation du coût. (réduire l’éclairage public et municipal, ou bien, par exemple, supprimer les éclairages de Noël comme à Ungersheim). « L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas.» Quid de recourir à un “économe de flux” (comme à Montreuil) chargé de détecter et de résoudre les déperditions et utilisations inutiles d’énergie sur le territoire ?
Choisir un ou des bâtiments emblématiques (Mairie, gymnase, école) afin de communiquer sur la source d’énergie renouvelable. Message type : “Toute l’électricité consommée dans cette école est d’origine 100% renouvelable”.
Étendre l’opération des “familles à énergie positive” à une école.
Quid d’installer des panneaux solaires (production électrique ou eau chaude) sur le toit des écoles et bâtiments administratifs ? si problème de budget, quid de recourir (en complément) à une épargne collaborative (cf. http://energie-partagee.org/) ?
Impliquer les habitant.e.s pour repérer les éclairages publics inutiles et autres sources d’économie. Un numéro de téléphone ou une adresse email dédiés ?
Favoriser l’amélioration de l’isolation thermique des logements existants. 25% à 30% de la population présente un risque de précarité énergétique (+10% du budget familial consacré à l’énergie).
action #3 : Manger autrement.
Enjeux : L’alimentation représente 24% du bilan carbone du territoire (Est-Ensemble). L’alimentation a des impacts multiples : empreinte écologique des modes de productions agricoles (pollution des sols, santé). Résilience. Economie locale. Gaspillage. Gestion des déchets.
1 repas “sans protéines animales” par semaine en restauration collective : l’élevage comme source importante du réchauffement climatique et de la déforestation.
État des lieux au Pré : sur les 4 derniers mois (mai-août), les menus de cantine comportent systématiquement 2 repas « bio » (avec viande ou poisson) et 1 repas « alternatif » (annoncés « sans protéines animales » – à noter, en juin, un autre repas non étiqueté était végétarien).
Le menu végétarien est en cours de développement à Paris avec un Plan d’alimentation durable (2015-2020) qui vient d’être adopté par la Ville de Paris (1er juillet 2015) : réduction “de 20% de la part carnée des repas en proposant un menu végétarien par semaine”.
Introduire des ingrédients ou des produits systématiquement bio et locaux (meilleure gestion des filières – Par exemple, n’utiliser que des carottes bio et locales).
Quid d’une cuisine centrale sur Est-Ensemble ? soutenir la démarche de l’association “Pas d’usine, on cuisine” (cf. Page FB)
Accompagner la démarche d’un projet pédagogique mettant en avant les circuits courts, des cours de cuisine “santé”.
action #4 : Une ville végétale et comestible.
Enjeux : la nature en ville contribue à lutter contre les îlots de chaleur, à absorber les émissions de Co2 et à rendre la ville plus agréable à vivre.
Espaces innovants : Jardin partagé le Pouce vert ; murs et toits ; “coins verts” : petits espaces dans la rue (trottoir et/ou rue) par exemple plots béton pour éviter le stationnement (cf. Annexe exemples de Montreuil). Actions n°15 – 61 de l’Agenda 21.
Lister les murs et toits qui pourraient être végétalisés. Révision du PLU dans ce sens pour les nouvelles constructions. Action n°6 de l’Agenda 21.
Sanctuariser les friches en espaces verts (îlots de fraîcheur) pour créer des lieux de convivialité : potagers de quartier (cf. Annexe et article site web). Action n°3 de l’Agenda 21.
Exemple de Paris : “permis de végétaliser” (pieds d’arbres).
Planter des arbres fruitiers ; bacs à légumes en libre-service. Pour une ville fleurie ET comestible.
action #5 : Une démarche “zéro-déchets”.
Enjeux : les ordures ménagères représentent 83% des déchets sur Est-Ensemble. Économiser les ressources naturelles en réduisant la production de déchets. Réduction à la source (moins d’emballage, moins de gaspillage alimentaire, moins de sacs plastiques…). Réemploi, la réparation, la revente, le don des objets pour prolonger leur vie. Recyclage pour donner une nouvelle vie aux matières.
Perfectionner et étendre la démarche de Est-Ensemble autour du compostage (fourniture de bacs à compost, lombricomposteurs, formation…).
Étendre le réseau des bacs à compost (équiper tous les squares par exemple) en impliquant le personnel communal dédié aux espaces verts (formation de Maître composteur). Action n°60 de l’Agenda 21.
Bacs à compost pour les bio-déchets du Marché.
Bacs à compost dans les écoles (les enfants pourraient y déposer les déchets de la maison). Action n°48 de l’Agenda 21.
Actions de sensibilisation au Marché.
Déchets verts : fournir des sacs et organiser la collecte. Consigne de bouteilles en plastique. (Déchetterie mobile?)
Interdiction des sacs plastiques (cf. dossier déposé auprès de l’ADEME pour la sensibilisation).
Enjeux : organiser la résilience d’un territoire passe par une relocalisation de l’économie, un renforcement des liens entre les habitants.
Déployer la Pêche (monnaie locale de Montreuil) au Pré et sur Est-Ensemble. (Cf. Annexe et article site PSGT). Action n°35 de l’Agenda 21.
Des aides sociales pourraient se faire en Pêche.
Favoriser les circuits-courts. Panier AMAP pour les employés communaux et élus ? Action n°53 de l’Agenda 21.
Local permanent pour héberger différentes activités associatives (café associatif, bricothèque, RéparCafé, espace troc, distribution AMAP, coopérative d’achat, expo…). Action n°40 de l’Agenda 21.
Mettre en place un Tiers-lieu permettant aux Gervaisien.ne.s d’améliorer leur qualité de vie en travaillant dans la commune (transports doux moins stressants, temps libre pour les enfants, travailler ensemble autrement…) (Cf. Annexe et article site PSGT)
Quid d’un local au rez-de-chaussée de l’immeuble construit sur l’îlot Danton ?
action #7 : Autour du Bien/Mieux Vivre.
Enjeux : et si la solution au Vivre Ensemble passait par le Bien (ou Mieux) Vivre ?
Proposer des ateliers éducatifs dans les écoles en lien avec le jardin partagé (jardinage, compost, bio-diversité), avec l’alimentation (bien manger, connaître les légumes, contre la junk food, cuisiner). Action n°29 de l’Agenda 21.
Créer de la convivialité à une échelle hyper-locale (la rue) : repas, jeux en bois pour les enfants.
Mettre en place des supports de communication pour valoriser et relayer les initiatives de Transition. Par exemple, un encart Transition dans chaque PréVoir (avec emplacement et nombre de signes garantis).
Proposer un budget participatif sur une thématique engageante. (exemple de Montreuil).
L’association le Pré en Transition peut favoriser l’implication des habitant.e.s et des associations dans ces différentes initiatives en effectuant un travail d’accompagnement.
> Organiser régulièrement des Rencontres conviviales et ouvertes à tous sur ces thématiques (projection film, discussion…). Promouvoir des actions individuelles et collectives.
> Eco-roulotte pour une présence sur le terrain (au Marché, lors d’événements…).
> Une mini-conférence climat/Transition au Pré à la P’tite Criée :
– être en résonance avec la COP21 qui se tiendra à quelques kilomètres
– montrer l’engagement de la commune
– continuer cette mission de sensibilisation (panneaux, soupe, conférence…)
Soutenons R-URBAN, une initiative professionnelle et citoyenne devenue référence internationale en matière de résilience urbaine, et convainquons la Mairie de Colombes et les autres autorités publiques de l’intérêt général de préserver ce projet dont le site principal sur la ville de Colombes risque d’être affecté bientôt à un parking temporaire.
R-URBAN a été initié par l’association Atelier d’Architecture Autogérée (AAA) avec l’objectif de créer des opportunités pour les citoyens de changer leur mode de vie et de développer des activités résilientes: préservation de ressources, recyclage, dépollution sur place des eaux usées, économie sociale et solidaire, éco-construction, agriculture urbaine, habitats partagés écologiques, transports doux, réduction d’émission de C02, etc.
A partir de 2009, AAA a développé différents partenariats pour initier et financer les premières unités de résilience urbaine à Colombes (92) dans le cadre d’un projet Life+ de la Commission Européenne pour la gouvernance environnementale. Les partenariats du projet incluent la Mairie de Colombes (240.000€), Public Works et AAA qui a réussi à mobiliser des financements de plus de 1.240.000€ (Ministère de l’Écologie, Communauté Européenne, Conseil Régional Ile-de-France, Conseil Départemental 92, Fondation de France, etc.)
En 2013 nous avons finalisé les premières Unités R-URBAN à Colombes: Agrocité (Unité d’agriculture urbaine et de pédagogie environnementale) et Recyclab (Unité de recyclage, ESS et éco-construction). Actuellement, quelques centaines d’usagers développent des activités régulières (maraîchage, apiculture, école du compost, poulailler, AMAP, recyclage de déchets locaux, éco-design, réduction de déchets organiques, etc.). Une dizaine de personnes ont pu être salariées de façon permanente ou temporaire sur ce projet. Le bilan écologique est impressionnant : réduction par 6 fois des émissions de CO2/an des usagers de l’Agrocité, 24t/an de déchets organiques recyclés, 50t/an réduction consommation d’eau, 3t/an production locale de légumes bio, etc.
Par leur caractère novateur et pionnier, l’Agrocité et Recyclab attirent de nombreux visiteurs (professionnels, municipalités, étudiants, promoteurs, chercheurs, etc.) venant des communes voisines mais aussi d’autres villes de France, d’Europe et d’autres continents (Harvard GSD, MIT, UCL Londres, U Sheffield, U West Sydney, Municipalité de Séoul, Municipalité de Montréal, MoMA New York, etc). De même que Fribourg, BedZed, Hamarby, R-Urban Colombes est devenu actuellement une référence en matière de résilience urbaine, la démarche de AAA étant consacré par des nombreux prix internationaux : Zumtobel, Curry Stone, EIB Social Innovation, Prix Européen de l’Espace Public, etc).
Pour avancer vite et expérimenter l’implémentation de ce type d’activités pionnières, les deux unités ont été développées sur des terrains municipaux disponibles de manière temporaire. Les bâtiments des deux unités sont relocalisables à moyen terme dans le cas ou des projets municipaux de plus grande envergure apparaitraient sur ces sites. Ces terrains ont été proposés par la Municipalité qui s’était engagée fermement dans le cadre du contrat Life+ d’assurer la dissémination et la durabilité du projet.
De façon inattendue, après les élections de mars 2014 et le changement d’équipe municipale, la Mairie de Colombes, partenaire du projet Européen en cours, a demandé en juin 2014, sans motivation, le départ de l’Agrocité de Colombes. Actuellement, le départ a été reporté pour septembre 2015 avec la motivation d’installer un parking privé temporaire pour 2 ans. Cette décision est d’autant plus paradoxale que, après ces 2 ans proposés pour le parking, le terrain sera de nouveau inutilisé au moins jusqu’en 2018. AAA a répertorié plusieurs terrains disponibles aux alentours et propose l’installation du parking temporaire sur un terrain vide en permettant ainsi de continuer le développement de l’Agrocité avant une relocalisation possible si un projet durable le nécessite. Sans raison concrète, la Mairie demande également de déménager Recyclab avant 30 septembre 2015 !
Nous avons deux mois pour sauver R-URBAN et convaincre la Mairie et les autres autorités de l’intérêt général de préserver l’Agrocité et Recyclab et de préparer des nouveaux sites pour une relocalisation future convenable sur la ville de Colombes, quand des nouveaux projets durables seront actés.
Au delà de R-URBAN Colombes, il s’agit de créer une plateforme pour les bonnes pratiques d’écologie urbaine, de retissage social, de création d’emploi et de renforcement de l’économie locale, de réduction des déchets et de la pollution, de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité, de développement de la résilience citoyenne, etc.
En signant notre pétition, vous soutenez une autre manière de concevoir et pratiquer la ville. Ensemble nous espérons ainsi de réussir à faire entendre d’autres initiatives citoyennes et professionnelles au delà des intérêts de court terme qui affecte gravement le durabilité de nos milieux de vie.
Pour soutenir R_URBAN, en plus de signer cette pétition, vous pouvez aussi:
– diffuser cette campagne
– demander à vos amis de la soutenir par les médias
– écrire des lettres/emails de soutien (adressées au Maire du Colombes, et copie à AAA)
Nous vivons dans une civilisation où la domination de l’intérêt (personnel et/ou matériel) du calcul (dont les chiffres ignorent le bonheur et le malheur) du quantitatif (PIB, croissance, statistiques, sondages) de l’économique, est devenu hégémonique. Certes, il existe de très nombreux oasis de vie aimante, familiale, fraternelle, amicale, ludique qui témoignent de la résistance du vouloir bien vivre ; la civilisation de l’intérêt et du calcul ne pourront jamais les résorber. Mais ces oasis sont dispersés et s’ignorent les uns les autres. Toutefois, des symptômes d’une civilisation qui voudrait naitre, civilisation du bien vivre, bien qu’encore dispersés, se manifestent de plus en plus.
Notons, sur le plan économique, l’économie sociale et solidaire où renait l’élan des mutuelles et coopératives, les banques à micro-crédit, l’économie participative, l’économie circulaire, le télé travail, l’économie écologisée dans la production d’énergie, la dépollution des villes, l’agro-écologie prônée par Pierre Rabbi et Philippe Desbrosses, qui nous indiquent la voie d’un refoulement progressif d’une économie vouée au seul profit.
Ainsi seraient progressivement refoulées, sur le plan vital de l’alimentation, l’agriculture industrialisée (immenses monocultures qui stérilisent les sols et toute vie animale, porteuses de pesticides et fournisseuses de céréales, légumes, fruits standardisés privés de saveur) l’élevage industrialisés en camps de concentrations pour bovins, ovins, volailles nourris de déchets, engraissés artificiellement et surchargés d’antibiotiques) Ce qui serait en même temps la progression d’une agriculture et d’un élevage fermiers ou bios, qui, avec le concours des connaissances scientifiques actuelles, revitaliserait et repeuplerait les campagnes et fournirait aux villes une nutrition saine.
Le développement des circuits courts, notamment pour l’alimentation, via marchés, Amaps, Internet, favorisera nos santés en même temps que la régression de l’hégémonie des grandes surfaces, de la conserve non artisanale, du surgelé.
Sur le plan social et humain, la nouvelle civilisation tendrait à restaurer des solidarités locales ou instaurer de nouvelles solidarités (comme la création de maisons de la solidarité dans les petites villes et les quartiers de grande ville).
Elle stimulerait la convivialité, besoin humain premier qu’inhibe la vie rationalisée, chronométrée, vouée à l’efficacité. Ivan Ilitch avait annoncé dès 1970 ce besoin de nouvelle civilisation et le mouvement convivialiste, animé par Alain Caillé répand le message en France et au-delà de nos frontières.
Il s’agit d’un élément majeur pour une réforme existentielle. Nous devons reconquérir un temps à nos rythmes propres, et n’obéissant plus que partiellement à la pression chronométrique. Le slow food, mouvement de fond lancé par Pertini pour réduire la fast food, et restaurer les plaisirs gastronomiques, s’accompagne d’une réforme de vie qui alternerait les périodes de vitesse (qui ont des vertus enivrantes) et les périodes de lenteur (qui ont des vertus sérénisantes). Nous obéirions successivement aux deux injonctions qu’exprime excellemment la langue turque : Ayde (allons, pressons), Yawash (doucement, mollo).
La multiplication actuelle des festivités et festivals nous indique clairement nos aspirations à une vie poétisée par la fête et par la communion dans les arts, théâtre, cinéma, danse. Les maisons de la culture trouvent de plus en plus une vie nouvelle.
Nos besoins personnels ne sont pas seulement concrètement liés à notre sphère de vie. Par les informations de presse, radio, télévision nous tenons, parfois inconsciemment, à participer au monde. Ce qui devrait accéder à la conscience, c’est notre appartenance à l’humanité, aujourd’hui interdépendante et liée dans une communauté de destin planétaire. Le cinéma, qui a cessé d’être un produit d’Occident seul, nous permet de voir des films iraniens, coréens, chinois, philippins, marocains, africains et, dans la participation psychique à ces films, de ressentir en nous l’unité et la diversité humaine.
La réforme de la consommation serait capitale dans la nouvelle civilisation. Elle permettrait une sélection éclairée des produits selon leurs vertus réelles et non les vertus imaginaires des publicités (notamment pour la beauté, l’hygiène, la séduction, le standing) qui opérerait la régression des intoxications consuméristes (dont l’intoxication automobile). Le gout, la saveur, l’esthétique guideraient la consommation, laquelle en se développant, ferait régresser l’agriculture industrialisée, la consommation insipide et malsaine, et par là la domination du profit capitaliste.
Alors que les producteurs que sont les travailleurs ont perdu leur pouvoir de pression sur la vie de la société, les consommateurs, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, ont acquis un pouvoir qui faute de reliance collective, leur est invisible, mais qui pourrait une fois éclairé et éclairant, déterminer une nouvelle orientation non seulement de l’économie (industrie, agriculture, distribution) mais de nos vies de plus en plus conviviales
Par ailleurs, la standardisation industrielle a créé en réaction un besoin d’artisanat. La résistance aux produits à obsolescence programmée (automobiles, réfrigérateurs, ordinateurs, téléphones portables, bas, chaussettes, etc) favoriserait un néo-artisanat. Parallèlement l’encouragement aux commerces de proximité rehumaniserait considérablement nos villes. Tout cela provoquerait du même coup une régression de cette formidable force techno-économique qui pousse à l’anonymat, à l’absence de relatons cordiales avec autrui, souvent dans un même immeuble.
Enfin une réforme des conditions du travail serait nécessaire au nom même de cette rentabilité qui aujourd’hui produit mécanisation des comportements, voire robotisation, burn out, chômage qui ont diminué en fait la rentabilité promue.
En fait la rentabilité peut être obtenue, non par la robotisation des comportements mais par le plein emploi de la personnalité et de la responsabilité des salariés. La réforme de l’Etat peut être obtenue, non par réduction ou augmentation des effectifs, mais par débureaucratisation, c’est à dire communications entre les compartimentés, initiatives, et relations constantes en feed back entre les niveaux de direction et ceux d’exécution.
Enfin, la nouvelle civilisation demande une éducation où serait enseignée la connaissance complexe, qui percevant les aspects multiples, parfois contradictoires d’un même phénomène ou même individu, permet une meilleure compréhension d’autrui et du monde. La Compréhension d’autrui serait elle même enseignée, de façon à réduire cette peste psychique qu’est l’incompréhension, présente en une même famille, un même atelier, un même bureau. Y seraient enseignées les difficultés de la connaissance, qui comporte risque permanent d’erreur et d’illusion, y serait enseignée la complexité humaine. Bref une réforme radicale à tous niveaux de l’éducation permettrait à celle ci d’enseigner à vivre autonome, responsable, solidaire, amical.
Comme les pièces dispersées au hasard d’un puzzle, les ferments premiers de la nouvelle civilisation travaillent ici et là, font ici et là lever la pâte nouvelle. Les besoins inconscients d’une autre vie commencent alors à passer à la conscience. Des oasis de convivialité, de vie nouvelle se sont créés, parfois c’est une municipalité animée d’un nouvel esprit, comme à Grenoble qui anime le mouvement. En vérité la civilisation du bien vivre aspire à naitre, sous des formes différentes, déjà sous ce label en Equateur où existe un ministère du bien vivre.
Ce sont des petits printemps qui bourgeonnent, et qui risquent la glaciation ou le cataclysme. Avant la guerre, c’était sur le plan des idées qu’une nouvelle civilisation se cherchait sous des noms divers, avec les écrits d’Emmanuel Mounier, Robert Aron, Armand Dandieu, Simone Weil et autres, elle cherchait à sortir d’une impuissance qui n’avait pas évité la crise économique, de la double menace du fascisme et du communisme stalinien, et cherchait la troisième voie. La troisième voie fut écrasée dans l’œuf par la guerre.
Aujourd’hui, il s’agit de changer de voie, d’élaborer une nouvelle voie et cela dans et par le développement de la nouvelle civilisation, qu’incarnent déjà tant de bonnes volontés de tous âges de femmes d’hommes, et qui dessine des nouvelles formes dans les oasis de vie. Mais les forces obscures et obscurantistes énormes de la barbarie froide et glacée du profit illimité qui dominent la civilisation actuelle progressent encore plus vite que les forces de salut, et nous ne savons pas encore si celles ci pourrons accélérer et amplifier leur développement. Socialisme ou barbarie disait-on autrefois ; aujourd’hui il faut comprendre l’alternative : nouvelle civilisation ou barbarie.
Date de parution : 03/06/2015
ISBN : 979-10-209-0285-6
40 pages
3.00 €
“S’engager c’est vivre pleinement”
Du 5 juin au 26 septembre, le grand tour de France Alternatiba part à la rencontre de plus d’un million de citoyens dans près de 200 villes.
A cette occasion, voici un opus de 40 pages, préfacé par Christiane Hessel, un ouvrage qui explique simplement comment chaque citoyen peut vivre dans une société véritablement alternative : plus écologique, plus juste, plus solidaire, plus conviviale, bref, une société plus désirable…
Interview de Michel Bauwens, fondateur de la P2P Foundation, qui aborde aussi bien les questions de monnaie alternative, de coopérative ouverte et intégrale, que de système d’entraide et de constitution des communs, il publie aux éditions Les Liens qui Libèrent un livre sobrement intitulé Sauver le monde, et sous-titré Vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer.
Le Pré-Saint-Gervais en Transition.
Nous sommes une Association gervaisienne liée au Mouvement des Villes et Territoires en Transition répondant au défi du dérèglement climatique dans un contexte de dépendance aux énergies fossiles.
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