Après les 4 lundis où nous nous sommes installés en face de la poste, devant le Préau, voici pour le mois de juillet, le nouveau lieu, le nouveau jour et le nouvel horaire des ateliers d’intelligence collective.
Rdv les mardis soir de juillet de 19h à 20h30 au square Edmond Pépin, place Anatole France.
Un atelier de rue, ouvert à tous les habitants qui se questionnent et souhaitent apporter leur réflexion à l’avenir de leur quartier. Un moment convivial d’intelligence collective, pour nourrir nos réflexions sur une FORET urbaine sans nouvelle construction sur BUSSO.
Chaque mois nous changerons de jour et de lieu pour permettre à tous les habitants de participer. Vous pouvez apporter votre chaise pour plus de confort .
41°C l’été 2019, 55°C dans trente ans… Les particules fines causent 6 600 morts prématurées chaque année à Paris et villes avoisinantes !
ON FAIT COMMENT SANS ESPACES VERTS AU PRÉ SAINT-GERVAIS ?
Une forêt urbaine a la capacité de réduire de -1° à -2° la température ambiante et de réduire de 50 % la pollution atmosphérique sur un rayon de 300 m. La quasi-totalité des habitants pourra en bénéficier. Alors, on fait quoi ?
Voici la lettre que l’association le Pré en Transition a envoyée à Laurent Baron, maire du Pré Saint-Gervais à propos de la friche Busso.
Le Pré Saint-Gervais, le 26 novembre 2019
Monsieur le Maire
Tout, désormais, oblige notre génération à penser autrement la vie des hommes, de la cité et de la nature.
Les épisodes successifs de canicule et de pics de pollution cette année ont été éprouvants pour les Gervaisien·nes. Et ce n’est qu’un début. Selon les climatologues, ces épisodes sont amenés à se multiplier. Le GIEC projette des températures maximales qui pourraient atteindre l’été des pics de 55 degrés dans le quart nord-est de la France d’ici à 2050[1].
Les projets des promoteurs pour l’aménagement du terrain libéré par les usines Busso, aussi séduisants soient-ils – esthétiques, verdoyants, conviviaux et même sympathiques – ne répondent pas aux vœux des habitants qui ont signé la pétition Un poumon pour nos poumons pour une forêt urbaine intégrale[2] au Pré Saint-Gervais. Ils savent que les forêts urbaines contribuent à l’amélioration de la qualité de vie et à la lutte contre le dérèglement climatique .
Ils ont raison, ils sont près de 3 000[4], il faut les entendre !
La forêt intégrale sur Busso pourra se réaliser, pourquoi pas, avec l’expertise des paysagistes de Coloco : implantation des bons arbres aux bons endroits en pleine terre, piétonisation et végétalisation de la rue Colette Audry, création d’une micro-ferme en permaculture, d’une maison associative conviviale et pédagogique en harmonie avec la forêt. Bien évidemment le cahier des charges pour la forêt intégrale restera à définir avec les habitants en concertations publiques.
Sa centralité désenclavera la rue Danton et reconnectera les quartiers entre eux. La qualité de la vie de tous les habitants, et non des quelques privilégiés des projets immobiliers, va vraiment changer, surtout pour ceux qui n’ont pas les moyens de partir en week-ends ou en vacances.
Ne rééditons pas les erreurs des années passées ! Il est encore temps, Monsieur le Maire, de suspendre le projet immobilier afin d’épargner à la municipalité des frais inutiles et coûteux. La poursuite d’un urbanisme d’hyper densification menace l’environnement et la qualité de vie des habitants.
Ne construisez pas sur le site Busso. Une telle fuite en avant va à l’encontre de tous les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, de la préservation de la biodiversité et de la santé des Gervaisien·nes. Les cancers liés à la pollution[5] , les problèmes respiratoires ne sont pas une vue de l’esprit et leurs traitements sont extrêmement coûteux pour la société.
Arrêtons aussi de compter sur la ville de Paris pour suppléer notre carence en espace verts. Avec ses 5,8 m2 par habitant, le retard de la capitale est considérable, très en dessous des 10 m2 définis par l’OMS[6] pour préserver la santé des habitants et, très, très en dessous de Londres 45 m2, de Bruxelles 59 m2 ou de Rome 321 m2.
Nous sommes… à 2 m2 au Pré Saint-Gervais. Le plus faible taux d’espace vert par habitant en Europe !
Cette hyper densification est contraire aux orientations votées dans le plan d’aménagement et de développement durable (PADD) et du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)[7]. Associée à la pollution aux particules fines du périphérique (365 jours par an) elle nous met en danger. Les problèmes de santé et de mortalité qui en découlent[8], font des Gervaisien·nes les victimes d’une injustice environnementale flagrante.
N’auront-ils pas droit eux aussi un jour à réparation[9-10] ?
Poursuivre dans cette voie serait dangereux pour la résilience de la ville, l’environnement, le cadre de vie et la santé des habitants.
Reste la question du financement de la forêt intégrale. Elle n’est pas insurmontable. Notre ville est l’une des moins endettée de France[11] et les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi bas (0 % !). Les aides et subventions pour pallier les conséquences environnementales sont de plus en plus nombreuses et diversifiées (l’État, la Région, le mécénat d’entreprises, les fondations, l’Europe… ou la participation citoyenne[12]).
Certes, la forêt urbaine intégrale Busso ne pourra à elle seule combler le déficit d’espaces vert de notre ville, mais la réaliser sera un acte fort dont on pourra tous être fiers, au présent et au regard des générations qui nous suivent.
Nous, membres bénévoles de l’association Le Pré en Transition, sans intention partisane, avons donc décidé de poursuivre notre mobilisation pour une forêt intégrale, forts de l’enthousiasme du nombre toujours plus grand de nos concitoyens.
Monsieur le Maire, Avant de vous remettre nos demandes sur le projet Busso (cf. ci-après), il nous importait de lever tout malentendu suite à la dernière concertation en vous précisant qui nous étions et ce qui nous anime. Comme vous, nous sommes très attachés aux valeurs de justice sociale, c’est au fond, ce qui fédère notre association marquée par la diversité des parcours de ses membres, la plupart enfants d’ouvriers, de paysans ou de petite et de classe moyenne. Certains ont connu des passages dans les « cités de transit », les bidonvilles ou les garnis dans les interstices des périphéries urbaines et de grands ensembles dégradés. Pour d’autres, c’est le passage de la campagne vers la ville avec toutes les blessures liées aux frottements des rencontres culturelles : culture de classe, culture avec d’autres venus d’ailleurs pour faire grandir nos territoires. Cette histoire est la force de notre département et de notre ville. C’est aussi celle de notre association. Forts de la riche expérience de leur relation au monde, tous les membres de notre association sont mobilisés dans le même souci du bien commun. Au Pré comme ailleurs. Aussi luttons-nous contre toutes les formes de stigmatisations et de représentations figeant les personnes dans des catégories totalisantes et réductrices qui abîment la qualité des relations humaines. Pour nous, il n’y a au Pré ni bobos, ni prolos, ni étrangers… il n’y a que des personnes porteuses d’une histoire singulière avec qui nous voulons échanger, partager, faire société et vivre tout simplement en préparant, ici et maintenant, dans la joie et la bonne humeur, l’avenir incertain qui s’annonce pour les générations qui nous succèderont. Le fondement des demandes que nous vous adressons dans notre courrier en pièce jointe, est le résultat d’une réflexion collective de toutes ces personnes portées par ces valeurs.
Très cordialement, La Collégiale PS Lettre envoyée en copie aux associations, personnes et représentants intéressés par le projet Cité-Busso
Courrier adressé au Maire
Le Pré Saint-Gervais, le 11 mars 2019.
Monsieur le Maire Lors de la dernière concertation sur l’avenir de l’espace Busso, l’association le Pré en Transition s’est mobilisée pour livrer au débat sa vision pour une Cité-Forêt. Sachez, que nous savons gré la Municipalité d’avoir préempté puis acquis cette parcelle afin de la protéger des pressions toujours plus fortes des promoteurs immobiliers. Nous saluons ce choix à sa juste valeur. Nous sommes surpris d’apprendre dans le dernier numéro de Prévoir que « le cahier des charges sera transmis à la fin du mois de mars aux opérateurs-trices et architectes qui répondent au concours » alors que cette date était annoncée en juin lors de la concertation du 12 février. Ce délai est trop court. L’importance du projet Busso est telle que la préparation de son cahier des charges nécessite et mérite d’avantage de temps de réflexion commune pour étudier toutes les solutions alternatives et trouver les solutions durables, innovantes et ambitieuses dont la Municipalité et les habitants pourront être fiers dans les années et décennies à venir. Toujours dans Prévoir, permettez-nous, Monsieur le Maire, de vous signaler deux contradictions lues dans l’article « Busso : Retour sur la seconde réunion publique ». On y lit : « Si la question environnementale est primordiale pour la municipalité, elle doit faire face à une autre urgence, sociale cette fois : il y a actuellement près de 1 500 dossiers de demandeurs.euses de logements à loyers modérés au Pré St Gervais ». Les contradictions : 1. elle hiérarchise justice sociale et justice environnementale 2. avec 30 % de logements sociaux sur 110 prévus, la municipalité ne répondrait qu’à 2,2 % des demandes qui lui sont faites. Les 77 autres logements resteront donc soumis au marché immobilier privé ! Hors son aspect de rentabilité économique, le projet de la ville ne prend pas suffisamment la mesure des enjeux de santé publique, d’inégalités sociales et environnementales intrinsèquement liées. Celles-ci, dépendent certes moins de la municipalité que du modèle économique productiviste, principale cause des inégalités et des conséquences du dérèglement climatique menaçant pour la première fois de leur histoire la vie des hommes sur terre. Les pics de température et de pollution aux particules fines de ces dernières semaines confirment l’urgence sanitaire et nous renvoient à notre responsabilité de repenser la vie et son avenir en ville. Même si, plus que d’autres dans le département, notre municipalité peut s’honorer d’un parc de logements sociaux supérieurs à la moyenne (+ 44 %), les loyers des derniers programmes PLS restent de toute façon inaccessibles aux plus démunis. Ce sont eux, vous le savez, qui sont les premiers touchés par la pollution et les problèmes de santé qui y sont liés (asthme, allergies, bronchiolite etc.). Sans capacité financière ils ne peuvent échapper à l’emprise urbaine bitumée et bétonnée et vivent souvent à l’étroit avec des enfants et des adolescents à faire grandir. La municipalité ne peut faire l’économie d’une réflexion tenant compte des besoins vitaux de tous ses habitants, à court et à long terme. La Cité-Forêt a vocation à y répondre, en prenant évidemment en compte sa faisabilité économique. La sanctuarisation de terres à l’origine du parc Georges Valbon, a été un exemple inspirant pour notre projet. Incontestable réussite, cette décision politique volontariste et ambitieuse a permis à des générations d’ouvriers et de populations très modestes de La Courneuve, Stains, St Denis… de changer d’air et de vivre des moments de détente et de vacances en famille rien qu’en traversant la rue. Visionnaires il y a 50 ans, ils l’ont décidé et ils ont réussi. Pourquoi pas nous aujourd’hui ? Comme vous le notez dans l’édito de la bien nommée revue Prévoir « La transition écologique (…) est d’abord une vision politique ». Les graves mutations climatologiques ont commencé. L’espace libéré par les usines Busso est la dernière chance pour tous les habitants du Pré de transformer radicalement leur ville, l’une des plus denses et les moins végétalisées en Europe. Ainsi, Monsieur le Maire, la Cité-Forêt, n’est pas une utopie, mais la seule réponse réaliste. Toutes les études scientifiques le confirment, justice sociale et justice écologique vont de pair. Insuffisamment débattus ni approfondis, ces sujets risquent de ne pas être pris à leur juste mesure dans le cahier des charges remis aux candidats. Aussi, Monsieur le Maire, nous vous sollicitons solennellement pour vous demander : 1. Le report de la date de transmission du cahier des charges 2. L’organisation d’une réunion publique ouverte au débat précédée d’une communication aux habitants du projet de cahier des charges du concours pour la parcelle Busso 3. La reprise de la rédaction du cahier des charges prenant en compte la faisabilité des divers scénarios imaginés par les habitants lors des concertations 4. L’inscription dans la prochaine version du PLU de la majorité du terrain Busso en tant qu’espace public végétalisé en pleine terre 5. L’étude de pistes de financement alternatif : subventions (Idf,EU …), prêts publics à très long terme, crédit carbone, mécénat, etc. voire une participation financière de la ville. Nous vous remercions du temps et de l’attention accordée à la lecture de nos demandes pour lesquelles nous attendons une réponse, et vous prions de croire, Monsieur le Maire, en nos respectueuses salutations citoyennes.
La Collégiale
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIQUE
NOTE
Au-delà de l’aspect purement esthétique, la présence d’arbres en ville remplit
bien d’autres fonctions :
Lutte
contre le réchauffement climatique : les arbres en ville sont des puits de carbone, c’est-à-dire un
réservoir de CO2, un gaz capté dans notre atmosphère et qui est à l’origine de
l’effet de serre. Ainsi piégé dans les végétaux, la diminution du taux de CO2
dans l’air influence le micro climat urbain.
Fixation
des particules fines : les
arbres sont en capacité d’absorber une partie des gaz polluants et particules
en suspension provenant notamment des pots d’échappement des véhicules,
composants particulièrement nocifs pour la santé des habitants des villes.
Les arbres sont un garde-manger
et un gîte naturelpour de nombreuses espèces
(oiseaux, insectes, rongeurs) qui ont pour beaucoup d’entre elles désertées les
grandes villes et qui peinent à repeupler nos rues.
Rôle de climatiseur en diminuant l’été la formation
d’îlots de chaleurs urbains et en jouant le rôle de paravent contre les vents
froids en hiver. A ce propos, une équipe scientifique canadienne de Vancouver a
publié en 2017 une étude venant appuyer ces affirmations et
dans laquelle les chercheurs aboutissent à la conclusion suivante : les arbres
peuvent diminuer de 15% les dépenses d’énergie liées à la climatisation en été
et de 10% les dépenses d’énergie liées au chauffage l’hiver.
Enfin,
et non des moindre, la science à mis en évidence ces dernières années que la
présence d’espaces verts en ville est un facteur de baisse du taux de criminalité.
Le Dr. Netta Weinstein, chercheuse anglaise, met clairement en évidence
l’incidence positive de la nature en ville sur la cohésion sociale et le
bien-être des habitants et estime à 4% la réduction de la criminalité dans les
villes où parcs et jardins sont aménagés
Dans un contexte de réchauffement climatique (+5°C d’ici la fin du siècle), de chute de la biodiversité (6e grande extinction) et d’une forte dépendance aux énergies fossiles, et dans la perspective d’un effondrement généralisé de nos sociétés, les villes sont particulièrement vulnérables. Certaines grandes villes travaillent déjà à un plan de résilience pour anticiper, s’adapter et faire face aux chocs à venir. Aussi, proposons-nous la création d’un Plan de résilience locale pour la ville du Pré Saint-Gervais.
Pour initier cette démarche, nous avons travailler autour de 5 grandes thématiques :
COMPRENDRE : un cour public autour des conséquences du réchauffement climatique
CONNECTER (nature>ville) : la végétalisation en pleine-terre de trottoirs (favoriser la biodiversité, créer des îlots de fraicheur et favoriser le ruissellement des eaux de pluie)
NOURRIR : une implication de la ville dans le projet CARMA pour l’exploitation et le maintien des terres fertiles sur le triangle de Gonesse
RALENTIR : un plan-vélo sur la ville pour favoriser le recours à ce moyen de transport
RESPIRER : un jardin-forêt sur la parcelle Busso pour créer un poumon (lutte contre la pollution, îlot de fraicheur, biodiversité, gestion eaux de ruissellement…)
Document de travail produit par les membres de l’association à l’occasion d’une rencontre avec Gérard Cosme, le Maire du Pré Saint Gervais.
LE POUCE VERT, UN JARDIN-LABORATOIRE EN MILIEU URBAIN
Propositions d’aménagement de l’îlot Danton
Dans le prolongement de notre rencontre en date du 14 février 2018, en présence de Anna Angeli – adjointe au maire, responsable des pôles Projet éducatif, Parentalité, Développement durable, Numérique , Politique de la Ville –, de Nacim Boufaroua – directeur du Cabinet du maire – et de Laure Michelou, responsable du Développement durable, la Mairie a souhaité disposer d’une note sur les propositions de l’association Le Pouce vert afin de veiller à une harmonisation du jardin partagé existant avec le nouvel espace en projet pour l’îlot Danton, en lien avec les contraintes du projet, le travail de création des paysagistes mandatés et la pratique de l’association.
Le Pré-Saint-Gervais en Transition.
Nous sommes une Association gervaisienne liée au Mouvement des Villes et Territoires en Transition répondant au défi du dérèglement climatique dans un contexte de dépendance aux énergies fossiles.
Membre du Réseau Transition France
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